Système de refroidissement – L’eau de la Seine rafraîchit les Jeux Olympiques d’été 2024

Dans le cadre d’un ambitieux projet visant à organiser les premiers Jeux Olympiques neutres en carbone, Paris a étendu son système de refroidissement pour réduire les émissions.

La Seine – Paris

Depuis une décennie, Paris prépare les Jeux Olympiques d’été de 2024. Les organisateurs s’activent pour que la Seine accueille une cérémonie d’ouverture spectaculaire, où les athlètes ont défilé sur des bateaux, avec la tour Eiffel en toile de fond. Parmi les objectifs ambitieux fixés pour ces Jeux, l’un des plus remarquables est de réaliser les premiers Jeux Olympiques modernes neutres en carbone. La stratégie de la ville repose notamment sur l’utilisation à 95 % d’infrastructures existantes ou temporaires, et sur la provenance locale de 80 % des denrées alimentaires. Afin de maintenir une température agréable pour les athlètes et les spectateurs, Paris a choisi de remplacer la climatisation traditionnelle par un système de refroidissement alternatif utilisant l’eau de la Seine pour rafraîchir tous les bâtiments liés à l’événement.

Le système de refroidissement, appelé « district cooling », n’est pas une innovation récente, mais il trouve ses racines dans les années 1960 aux États-Unis. Paris possède déjà le plus grand réseau de ce type en Europe, desservant plus de 2 000 bâtiments dans le sud de la ville. Pour répondre aux exigences climatiques des Jeux, le réseau a été étendu, renforçant ainsi sa position de leader. ENGIE, l’entreprise en charge de ce système, utilise l’eau de la Seine et la chaleur récupérée d’un centre de données pour chauffer la piscine olympique. De plus, un système de refroidissement séparé a été créé pour le Village Olympique, qui sera transformé en logements après les Jeux, avec une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre grâce à des matériaux durables.

Le « district cooling » offre plusieurs avantages par rapport à la climatisation traditionnelle, notamment une réduction de l’empreinte thermique urbaine. En libérant l’espace des toits souvent utilisé pour les unités de climatisation, Paris peut envisager d’autres utilisations, comme des jardins suspendus. Bien que l’investissement initial pour ce système puisse atteindre 900 millions d’euros, il permet de réduire les coûts de refroidissement des villes de 50 à 90 %. Ces systèmes sont particulièrement adaptés aux centres urbains denses, où ils peuvent être économiquement viables et écologiquement avantageux. En utilisant de l’eau non potable, ces systèmes contribuent également à la conservation des ressources en eau, tout en respectant des régulations strictes pour protéger la biodiversité de la Seine.

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