Les réseaux de chaleur et de froid urbains se développent et sont actuellement de véritables atouts dans la transition énergétique. Selon la Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE), dévoilée récemment, la consommation de chaleur renouvelable devrait augmenter de 25 % et atteindre 196 TWh en 2023, puis 147 TWh en 2028, soit une hausse de 40 à 60 % par rapport à celle de 2016.
Pour atteindre cet objectif, il faudra densifier et étendre les réseaux de chaleur et de froid et encourager l’utilisation des énergies d’origine renouvelable ou de récupération. Autrement dit, il faudra raccorder plus de bâtiments, notamment dans les « zones de développement prioritaire » qui doivent être définies. Cette densification concerne non seulement les bâtiments neufs, mais aussi ceux qui font l’objet de travaux de rénovation importants, dès que la puissance nécessaire dépasse les 30 kW.
Comme seconde solution, il faut également réaliser un « Schéma Directeur de Réseau de Chaleur », réalisé en concertation avec tous les acteurs concernés. C’est l’une des conditions essentielles pour obtenir l’aide du Fonds Chaleur pour financer le développement ou la rénovation d’un réseau de chaleur et de froid urbain. À noter que le PPE envisage de porter ces fonds à 307 millions d’Euros en 2019 et à 339 millions d’euros à partir de 2022.
Les réseaux de chaleur doivent actuellement être alimentés au moins par 50 % d’énergie renouvelable ou de récupération. Ainsi, ils peuvent bénéficier d’une TVA de 5,5 % sur la partie énergie et sur l’abonnement. Mais l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) recommande d’aller jusqu’à 65 ou 70 %.
Ces différentes dispositions ont déclenché la modernisation et le développent des réseaux de chaleurs et de froids ainsi que l’abandon du fioul lourd. Depuis 2012, ces réseaux utilisent de plus en plus les pompes à absorption ou à chaleur haute température, les thermofrigopompes, la géothermie profonde, le solaire thermique, les énergies de récupération, le biogaz, la cogénération, etc.