Nous poursuivons cette semaine avec les interviews réalisées en ce début d’année lors des DHC Days, un événement dont DHCNews était sponsor officiel.
Cette fois, c’est Gunnar Åberg, directeur produit chez Regin, une entreprise spécialiste des solutions d’automatisation des bâtiments, qui nous fait l’honneur d’apparaître dans nos colonnes.
Bonjour Gunnar ! Pouvez-vous vous présenter et présenter la société Regin à nos lecteurs ? Qui sont vos clients ? Quel est votre rôle ?
Bonjour, je suis Gunnar Åberg, Directeur produit chez AB Regin.
Regin est un fournisseur de produits pour l’automatisation des bâtiments, des logiciels aux solutions cloud, en passant par les régulateurs, les vannes et les actionneurs.
Nos clients sont généralement des installateurs, des intégrateurs de systèmes et des OEM (Original Equipment Manufacturer).
Notre client OEM typique est un fabricant de systèmes de chauffage urbain, d’unités de ventilation ou de pompes de chaleur.
Dans l’entreprise, je suis responsable de la stratégie produit, du développement et de la gestion des produits.
Nous sommes ici aux DHC Days, l’un des premiers événements en France entièrement axé sur le chauffage et le froid urbains. Quelle est l’importance des événements comme celui-ci dans l’avenir de l’industrie ?
Je pense que les DHC Days sont un événement très important pour permettre aux différents acteurs d’apprendre et de s’inspirer les uns des autres.
L’une des choses ayant marqué cet événement est le grand nombre de pays qui y sont représentés : c’est une excellente occasion pour se partager les connaissances, les expériences et le savoir-faire. Je pense que l’industrie ne serait pas la même sans ces événements.
Les réseaux énergétiques urbains ont été considérés comme un élément important pour la transition énergétique européenne. Selon vous, est-ce que c’est toujours le cas ?
Le chauffage et le refroidissement urbain, notamment l’utilisation de l’énergie propre, des énergies renouvelables et du « free cooling », sont très importants pour la transition énergétique.
Je pense que l’industrie est sur la bonne voie, mais de nombreux défis restent encore à relever :
- Taille des investissements – Les coûts d’investissement initiaux sont très élevés, surtout en ce qui concerne l’infrastructure. L’industrie fournit un retour sur investissement, mais à très long terme : c’est le premier grand défi.
- Image publique – Les gens pensent souvent que la façon dont le chauffage urbain est développé et mis en œuvre dans les villes donne au gouvernement l’image d’un monopole énergétique. Cela pourrait aussi être le cas pour le gaz et l’électricité, mais à mon avis, c’est ce qui retient encore l’industrie.
Selon vous, qu’est-ce qui fait le charme de l’industrie ?
Ce qui rend l’industrie intéressante, c’est qu’elle nous donne de nombreuses possibilités pour devenir un acteur important dans le secteur de l’approvisionnement en énergie durable.
Nous savons tous que les combustibles fossiles ne sont plus durables, et que le chauffage urbain est l’un des moyens les plus faciles pour accroître l’utilisation des énergies renouvelables pour tous, sans avoir besoin d’un long apprentissage à ce sujet.
C’est un moyen très efficace d’utiliser notre énergie, sans parler de notre chaleur résiduelle, nos déchets urbains, etc.Cette industrie possède tout le potentiel pour avoir une place importante dans notre monde futur.
Pendant l’événement, votre présentation portait sur la numérisation et le chauffage urbain. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Ma présentation portait sur l’importance des systèmes ouverts connectés au Cloud et sur la manière dont ceux-ci devraient être utilisés pour :
- conscientiser les utilisateurs finaux quant à la manière dont leurs propres comportements peuvent minimiser l’impact environnemental ;
- garantir un meilleur niveau de service de telle sorte que les informations puissent être mises à la disposition de la personne qui en a besoin ;
- minimiser l’empreinte environnementale en laissant les consommateurs agir face à la situation énergétique actuelle.
Vous êtes une entreprise suédoise et vous êtes ici, avec nous, en France : pouvez-vous nous dire à quel point le marché français est attrayant ?
En Suède, le marché de DHC est très mature, et le taux de croissance reste assez faible.
Nous sommes convaincus que nos opportunités de croissance se trouvent sur les marchés étrangers. La France est l’une des plus intéressantes en raison de la faible part de marché et des nombreuses opportunités dans le secteur de la chaleur propre.
La France considère le chauffage urbain comme une grande opportunité pour la transition énergétique : en quoi l’expérience suédoise pourrait-elle contribuer au développement des réseaux en France ?
Je pense que les leçons apprises dans l’expansion rapide du chauffage urbain en Suède vous seront d’une grande utilité.
Nous avons beaucoup d’expérience et nous pouvons vous aider à éviter les erreurs, à partager nos expériences et le savoir-faire que nous avons acquis à travers nos réussites.
Vous avez parrainé les DHC Days. Quels autres moyens utilisez-vous pour communiquer avec l’industrie ?
Généralement, nous essayons d’atteindre la communauté à travers les activités organisées par Celsius, Nordic Heating et SweHeat, mais aussi par les visites traditionnelles.
En tant que fournisseur d’équipements de contrôle, nos clients sont souvent des fournisseurs OEM, des centrales de chauffage urbain ou des constructeurs de projets d’automatisation. Mais nous essayons également de sensibiliser les entreprises de l’industrie sur l’importance des systèmes de contrôle, sur leur interaction et leur synergie avec la production et la distribution.
Merci beaucoup à Gunnar et à toutes les équipes de Regin, qui ont eu la gentillesse de nous accorder leur attention. Nous espérons que cette interview vous a plu, et nous vous donnons rendez-vous le mois prochain pour la suivante !